Compilation n°2

Bon j'ai décidé de partager avec vous mes textes nuls. C'est un devoir pour le second semestre. Une compilation n°2 autour de l'atelier contemporain enfin du XIXème - XXème siècle. La compilation n°1 autour de l'atelier du XVIIIème siècle sera prochainement publiée.

Je me suis dite, je fais l'effort de faire une mise en page pour ma prof. Autant la partager avec vous.

( Toutes les images ne m'appartiennent pas !! mais les textes si. Ouais, je devrais pas en être fière... Je sais. )

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COMPILATION N°2 : L'atelier du XIXème ou début Xxème siècle

Proposition n°1 : une CHRONIQUE de la visite d’un atelier-musée :
en Ile-de-France : MONET à Giverny, RODIN à Meudon, Jean ARP à Clamart,
à Paris : Musée DELACROIX (6 rue Furstenberg, 6ème), Musée Gustave MOREAU (14 rue La Rochefoucauld, 9ème), Ary SCHEFFER (Musée de la vie romantique, 16 rue Chaptal, 9ème)
BOURDELLE (18 rue Bourdelle, 15ème), ZATKINE (100bis rue d’Assas, 6ème)

LE MUSEE DELACROIX

La visite
Au fond d'une cour du sixième arrondissement de Paris, derrière l'église Saint-Germain-des-Prés, il y a ce musée qui était autrefois l'appartement ainsi que l'atelier du peintre français Eugène Delacroix.
On accède par un escalier, en bois, à l'appartement du peintre.
En entrant, rien ne pourrait faire penser que c'est un appartement habitable. Plus de peintures, dessins, lithographies, lettres et souvenirs que de meubles, ils remplissent les murs de l'appartement.
Quatre pièces à visiter avec des œuvres qui ont inspirées Delacroix comme celles de Delacroix, et celles de Delacroix qui ont inspirés d'autres artistes.

Dès mon entrée dans l'appartement, j'ai cherché à retrouver les noms des pièces du peintre. Était-ce son salon, sa chambre ? Il m'était plus facile d'imaginer une chambre dans ces quatre pièces, qu'un salon, une cuisine ou une salle de bain. Les pièces sont plutôt grandes dû au manque de meubles. Et seulement, quelques cadres habillent les pièces. Mais dès qu'on commence à imaginer poser une table pour dîner, une petite cuisinière, cela me paraît un peu trop étroit.
Aucune des pièces me paraissait assez grande pour pouvoir recevoir assez d'invités. Un grand canapé, une grande table et une dizaine de chaises autour. J'imaginais Delacroix toujours entouré de personnes.
Je me suis aussi demandée si la couleur des murs était celle du temps des peintres. Ce bordeau était-il réellement la couleur de ces murs ? La peinture est récente car je ne vois pas de trace de peinture écaillée. Tandis qu'on sent que le plancher a vécu, et craque volontiers sous nos pas.
J'ai imaginé dans ces quatre pièces l'atelier de Delacroix.
Je pensais que l'atelier était intégré à l'appartement. J'ai donc cherché une grande pièce, car on a besoin de place pour pouvoir s'installer, mais aussi pour installer le modèle. Mais dans un atelier, on a aussi besoin d'une grande fenêtre, qui éclaire assez la pièce pour pouvoir profiter de la meilleure lumière et reconnaître au mieux sa palette. Deux pièces avaient des murs bordeaux, deux autres blanches, mais ces quatre étaient bien trop petites pour qu'un atelier puisse exister.
C'est dans cette dernière pièce très blanche, avec une cheminée, pensant que c'était la fin de ma visite, que je me suis demandée comment Delacroix avait fait pour peindre dans cet appartement. C'est lorsqu'une autre visiteuse a ouvert la porte derrière moi, que j'ai réalisé que la visite n'était pas finie.
Cette dernière pièce de l'appartement, est une pièce de transition. Elle permet d'accéder à l'atelier mais aussi au grand jardin paisible jardin du peintre. Cette pièce qui était nommée en tant que « bibliothèque », servait de pièce d'attente aux invités de Delacroix qui venaient visiter son atelier.
En descendant quelques marches derrière cette porte, on arrive devant une porte avec écrit « ATELIER ».
A l'intérieur, on redécouvre les murs bordeaux. C'est une pièce, aux murs insolites. Je veux dire que quand on entre, on tombe sur la cheminée. Il existe un passage entre la cheminée, qui permet de découvrir à l'arrière de celle-ci, trois œuvres de Delacroix. Quand on revient à l'entrée et qu'on continue son chemin, on peut découvrir une très belle surface, avec une grande hauteur de plafond. Une pièce atypique avec une énorme fenêtre qui remplacerait presque le mur de gauche, ainsi qu'une grande fenêtre au plafond.
En voyant tout ça, j'ai compris que de Delacroix passait plus son temps dans son atelier que dans son appartement.

Proposition n°2 : une FICTION dans l’atelier :
S’installer dans une salle, pendant un temps long, et imaginer, sur place, le récit d’une journée de l’artiste dans ce lieu (reconstitution fictive).

Une journée dans l'atelier de Delacroix
Dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, un dimanche, alors que le jour se lève, certains dorment encore. Mais un habitant était déjà debout, assis devant une toile posée sur un châssis. Il était entouré de nombreuses esquisses, réalisées à la mine et à l'aquarelle. C'était un portrait d'une femme, toujours dans la même position mais avec un regard plus proche ou plus loin.
La toile était encore vierge. Après un long moment à réfléchir, il décida d'aller prendre un pot de pigment blanc et d'aller le diluer dans le blanc des œufs ainsi qu'un peu d'eau pour réaliser son lavis. Ce lavis permit au peintre de réfléchir encore un peu sur les étapes de la réalisation de ce petit portrait, commande de cette amie proche.
Il décide ensuite de commencer avec des couleurs claires, pour le teint de madame et se lève déjà pour aller réaliser ses couleurs. Il en profite aussi pour prévoir des petites couleurs pour nuancer légèrement le teint de madame. Lancé, il prépare pots d'eaux, et pinceaux et brosses ainsi que torchons. Il décide de prendre un autre châssis et de le poser à côté de celui qu'il utilise, pour poser une planche de cartons et de pouvoir épingler ses croquis dessus. Le matériel l'entoure, il se décide à commencer par le visage de madame avec un pinceau dans ce blanc écru. Puis, il commence à mélanger cet écru avec un peu de rouge qu'il dilue bien avec cet écru pour réaliser comme un dégradé. Avec un pinceau fin, il commence à dessiner à la peinture marron foncé, les traits de madame. Ce sont ensuite des mélanges avec du blanc pour éclaircir quelques traits. Il passe ensuite aux cheveux de la femme, dans les même couleurs que ses yeux et cheveux. Les cheveux réalisés, Delacroix revient dans des tons plus claires pour faire les joues ainsi que la bouche du portrait. Le portrait réalisé, c'est au tour d'un fond sombre avec une lumière autour de la femme pour la mettre en valeur.
Le peintre réalisera alors qu'il a finit le portrait, mais qu'il a oublié de prendre son repas comme de nombreuses fois.
Le démarrage d'un peintre est lent, mais quand il travaille, plus rien ne l'arrête.


Proposition n°3 : une PRODUCTION personnelle dans l’atelier, un réinvestissement fictif de l’espace :
Imaginer que l’on vous autorise d’investir cet atelier : qu’aimeriez-vous personnellement y faire, en tant que céramiste ou brodeur, tisseur ou tapissier ? Proposer un texte, de forme libre, pour en rendre compte.

L'atelier de Delacroix acheté ! Publié le 18 janvier 2028, par Erica Moeurs
Les fans de musées ont dû se rendre compte, l'atelier de Delacroix a été récemment acheté par une jeune brodeuse parisienne. En exclusif, la rédaction a suivi la transformation de cet ancien atelier de peintre en un atelier de brodeuse !
Nous sommes accueillis lundi matin, d'un petit déjeuner buffet dans l'appartement de Delacroix en attendant que les livreurs arrivent. Claire, la brodeuse, est au téléphone et essaie de trouver un moyen pour que tout son matériel arrive le plus rapidement possible. Les livreurs sont coincés suite à un accident de trafic. Elle nous confie « C'est comme déménager, on a hâte de commencer un nouveau chapitre de sa vie. » Les employés sont aussi pressés de déballer les cartons et d'installer dans le nouvel atelier.
Dans l'un des camions, il y a tout un matériel pour repeindre l'Atelier. Les murs qui sont bordeaux, vont devenir blancs. « Je ne sais pas si c'était la réelle couleur de l'époque, mais le blanc c'est essentiel pour voir aux mieux nos couleurs. »
Les déménageurs finissent par arriver, et c'est l'équipe de l'Atelier ainsi que Claire qui se mettent à la tâche. Nous nous joignons aussi à eux pour peindre. En une heure et demi c'est fini, de quoi nous laisser aller déjeuner dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés en attendant que la peinture sèche.
Nous apprenons qu'avant d'intégrer l'Atelier de la jeune brodeuse, beaucoup avaient déjà touché au textile. Certaines sortent de la même formation que la patronne. D'autres ont appris en s'exerçant : « J'avais déjà fait de la broderie, mais ce n'était pas sérieux. Au départ je me suis dite que ce serait juste pour quelques mois, le temps que je trouve un emploi qui me conviendrait mieux. Finalement, plus les jours passés, plus je suis tombée dans cet univers du fil et de l'aiguille. Ça fait deux ans que je suis dans l'Atelier. »
Quand nous rentrons, tout a séché. Tout le monde transporte au mieux les cartons et les meubles en évitant de les abîmer dans en traversant cet appartement historique. Le mobilier est trop lourd, alors tout est démonté, mais les meubles sont remontés très rapidement. Il y a beaucoup d'armoires et de placards. « Travailler la broderie, ça demande beaucoup de matériels et surtout beaucoup de rangements. Sans rangements, nous mélangeons tout, et nous nous retrouvons pas. » nous dit Anna, une brodeuse.
Bibliothèques, armoires, placards montés, sont très vite remplis par le matériel : fils, perles, paillettes, tissus et échantillons sans oublier un stock d'outils. Les cartons vides s'accumulent dans l'appartement de Delacroix. Les grands métiers à broder et tables sont rangés au centre de la pièce, la brodeuse se justifie « La lumière la plus « pure » est celle du ciel, dans cet atelier, ce qui est magnifique c'est cette immense fenêtre qui donne sur le jardin de Delacroix, ainsi que cette fenêtre au plafond qui est parfaite. ».
Par la suite, ce sont les bureaux et chaises ainsi que toutes les lampes qui arrivent à temps pour éclairer car le soleil se couche.
L'Atelier est prêt !
Nous souhaitons le meilleur pour l'Atelier,
L'équipe


Série n°2 de propositions d’écriture (formulées le 11 janvier) autour de l’ATELIER XXème SIECLE :
Proposition n°4 : un TEXTE LIBRE à partir d’une toile du XXème de votre choix (cf Matisse/Butor).

A partir de l’atelier BRANCUSI :
Proposition n°5 : Choisir une photographie et proposer, à partir de celle-ci, un TEXTE LIBRE, adressé à l’artiste.
GUERNICA
Noir et blanc, oui
Hommes déformés
Hommes détruits
Hommes déconstruits

Femme qui pleure son enfant décédé
Taureau déformé
Homme à terre crevé
De son épée brisée

Cheval fou
Hurlant sa peur
Qui marche sur ces corps
Vident de vie

Et ces trois femmes
Pleurent et hurlent
Éclairent ces nuits de terreurs

Proposition n°6 : à partir de la visite de l’atelier de Brancusi (devant Beaubourg) :
Proposer un zoom signifiant, un pas de côté (une photo de vous // un texte dans lequel cet élément sur lequel vous avez fait le choix de zoomer deviendrait personnage, narrateur et inverserait le rapport spectateur/exposition : le visiteur de l’atelier serait vu par cet élément que vous avez choisi (on passerait de l’autre côté de la vitre par une inversion du regard : voir/être vu).

A Brancusi
Cher Brancusi,
je te connais peu. A vrai dire, nous te connaissons tous peu. Nous te connaissons par ce que tu as laissé, tes travaux, des articles parlant de toi, de ce que tu as dit.
De ton vivant, aurais-tu cru que tu deviendrais autant célèbre ? Même après ta mort ? Que tu serai inscrit dans l'histoire de l'art ? Que nous les étudiants nous t'étudierons. Qu'on reconstituerait ton atelier devant Beaubourg ? En avais-tu conscience ?
Serais-tu fier de ce qu'est aujourd'hui ton atelier ? De cette disposition de tes œuvres ?
Tout simplement, serais-tu fier de ce tu es aujourd'hui ?
Brancusi, un des sculpteurs les plus influents du début du XXe siècle.

A partir de l’atelier BRANCUSI :
• Proposition n°5 : Choisir une photographie et proposer, à partir de celle-ci, un TEXTE LIBRE, adressé à l’artiste
Je te vois.
Tu entres dans la pièce.
Tu nous vois, mes frères, mes sœurs et moi.
Nous avons souvent de la visite.
Parfois, nous recevons des critiques.
Mais nous restons stoïques, neutres, figés.
Parfois, vous nous flattez.
Chacun a son point de vue.


Mais je vous vois. Je te vois visiteuse.
Tu t'agenouilles devant moi, et tu essaies de percer mes pupiles, mes yeux.
Tu te demandes si je vois.
Bien sûr ! Des deux côtés. Même derrière ma tête.
Tu de demandes si je pouvais parler, ce que je te dirais :
- Trouve mon corps et laisse moi voir mes admirateurs sans que je n'ai à pencher la tête.


Autour de l’atelier de GIACOMETTI :
• Proposition n°7 : Un texte libre.


  • Tu pourrais me décrire.
  • Je sais. Mais je ne vois pas l'intérêt.
  • Pourquoi ? C'est ce qu'on te demande.
  • Non. On me demande de parler de toi. De ce que tu as été pour Giacometti.
  • C'est simple. J'ai été son atelier.
  • Non. Tu n'as pas été seulement son atelier.
  • Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
  • Je ne sais pas. Mais quand je pense à un atelier, je pense à un lieu propice à la réalisation de travaux personnels.
  • C'est vrai. Mais c'est un atelier quoi.
  • C'est un lieu intime. On n'invite pas tout le monde à venir voir à quoi tu ressembles.
  • C'est un choix. Tu n'invites pas tout le monde à voir à quoi tes toilettes ressemblent.
  • C'est autre chose. Ce sont des toilettes.
  • Et moi, je suis un atelier, celui de Giacometti. Tu peux parler autant que tu veux, tu ne peux que me décrire. C'est ce que tu feras de mieux. Dire que j'ai été un lieu sacré, ça me flatterait mais ce n'est pas la réalité. Le seul qui pourrait me définir au mieux, c'est Giacometti, et tu ne l'es pas. Alors si on te demande de parler de moi, tu me décriras, car tu ne peux pas inventer, tenter de comprendre ce que j'ai été pour lui. J'ai été son atelier, pour le meilleur comme pour le pire.




Autour de l’atelier de BACON :
• Proposition n°8 : Imaginer le récit d’une « visite fantôme » de l’atelier de Francis Bacon


Oui, allô ? Ca va ? Oui. Tu sais l'atelier de Bacon ? Oui. Je l'ai visité. Et alors ?! C'était quelque chose de spécial. Ouais. Bah dès mon entrée, j'ai hésité à ressortir. Bah je passais pas. Enfin, y avait pleins de trucs au sol et j'avais peur d'abîmer. Mais il nous a dit « Entrez, entrez ». Alors on a marché sur un peu tout. Ouais. Même que c'était bizarre de marcher sur son plancher. Bah je sais pas. Bah son atelier c'est particulier, en fait il est partout. Genre de son entrée en passant par sa cuisine. Ouais. J'imagine pas ses toilettes. Mais je pense. Je pense qu'il crée quand il est sur son trône. Il doit pas arrêter de penser. Non. Je sais pas. Ca se trouve il est somnambule et il continue de créer. Je l'imagine bien faire ça. Ahaha. Ouais. Je supporterais pas que ça soit aussi sale dans mon atelier. Hmm... Ouais. Il doit trouver l'inspiration facile et un peu partout. Oui. Ouais, ouais. Partout. Il s'investit. Ouais. Ouais je suis d'accord avec toi. Ouais, sa maison est son atelier, et son atelier est une œuvre unique.


Proposition n° 9 : Ecrire un texte libre à partir d’un atelier d’artiste contemporain de votre choix, mis en regard de visuels libres également (vos photos, vos dessins, …).
Murs peints mains. Artiste sur une chaise, assise avec sa table où une machine à coudre trône. Des bobines qui se côtoient et quelques rubans satinés. Sol invisible. Recouvert de tulles. De couches de tulle. De montagnes de tulles.

• Proposition n°10 : Imaginer une fiction dont le cadre serait un atelier d’artiste photographié depuis la rue, au gré de vos promenades parisiennes.

J'ai toujours trouvé les ateliers d'artistes, d'artisans, visibles de la rue les plus curieux.
Pourquoi ? Parce que ce sont des personnes courageuses qui s'exposent. Elles laissent leurs ateliers visibles par un de ces quatre murs, transparent. Elles laissent des inconnus observaient leurs travaux. Elles montrent la manière dont elles travaillent. Elles montrent leurs talents.
C'est comme si nous étions des voyeurs à observer des inconnus faire ce qu'ils font. C'est plongé dans l'intimité, dans l'intimité artistique de ces artistes.
Cette vitre qui sépare les spectateurs et l'artiste, c'est le silence des mots.
Je trouve ces artistes courageux. Ils ont le courage de s'exposer aux critiques de n'importe qui. Mais c'est aussi cette vitre qui permet d'être visible qui permet à d'autres de s'intéresser à eux. Ils partagent leurs talents, nous leur rendons par de l'admiration. 
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