Chronique sans nom

15 novembre 

Ça m'énerve que mes parents s'intéressent à ma vie. Parce qu'ils se sont arrêtés à ma vie d'il y a sept ans. 

Je n'ai plus les mêmes amis, j'ai perdu contact avec beaucoup. Je m'en fous de beaucoup. 

Et pourtant, ils ont retenus les noms de mes amis de quand j'étais en primaire. Ah bah c'est super de retenir les noms, mais je sais même pas à quoi ils ressemblent aujourd'hui. 

C'est bon. J'ai craqué, je craque. Ça me rassure pas d'aller au lycée sachant que je passe par trois stations qui sont proches des attentats et une autre qui date de 1995. 

Je suis sûre que tout le monde s'est déjà demandé à quoi ressemblerait la vie des autres sans nous. Genre si je venais de mourir, qu'est-ce que le gens feraient ? Ça m'est déjà arrivé d'avoir des idées noires comme ça. 

Mais maintenant, imagine toi, demain, mourir sans le souhaiter. De toute façon tu ne souhaites pas la mort. Tu remets en cause ton existence. 

Quelles choses aurais-tu voulu faire ? Qu'est-ce que tu aurais voulu dire à tes proches ?