Chronique sans nom

18 novembre 

Finir son devoir d'allemand, allumer son portable, et recevoir un message que la camarade et pote d'une de vos amies est morte durant l'attentat. 
Là le moral retombe à zéro. 
Surtout que beaucoup de personnes ont mis sur l'espoir qu'elle soit en vie durant quatre/cinq jours. 

Je porte beaucoup trop d'espoirs en certaines personnes. Il faut que j'arrête. Ça ne sert à rien. 
En fait je me dis que quand je propose quelque chose, autant le proposer à tout le monde. Sauf que cela me donne de l'espoir qu'on soit plus nombreux. Mais au final, presque tout le monde ne peut pas. 

Et puis finalement je me demande si je ne mets pas mon amie, qui m'accompagne au cinéma pour voir Mockingjay part 2, en danger. Parce que les cinémas sont des lieux de rassemblements et c'est dangereux. 
Je viens de poser la question à une amie, mais sa mère ne veut pas à cause des fusillades. La mienne aussi m'a dit de rentrer après les cours. C'est la première fois qu'on me dit quelque chose comme ça. Mais Mockingjay je l'ai prévu il y a tellement longtemps que je ne veux pas l'annuler. Je m'en fous de ce que je risque, mais plus de celle de mon amie. 
Je dis que je m'en fous alors que toute la fin de la journée j'ai dit " nonn ! Je ne veux pas mourir, je suis trop jeune. ". Ça c'est quand j'ai la réalité en face de moi. Quand je l'ai pas comme là, je m'en fous complètement. 

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