Le papier

En Analyse Méthodique de Design et des Arts Appliqués, on nous demande de faire un exposé sur papier ou carton par binôme.
Bref, puisque je vais tout faire pour pouvoir le connaître par coeur, autant partager avec vous, cet exposé.

Durée : 15 mins
des visuels / vidéos à projeter
----------------------------
Préparer une fiche A4 :
Recto - Notions
Verso - Références légendées
----------------------------
Contenu :
I. ASPECT TECHNOLOGIQUE
> Composants
> Fabrication
> Propriétés
> Mises en oeuvre possibles
II. USAGES
> Usages courants
> Références de designers employant le matériau pour ses qualités (3 références avec analyse)
_________________________________________________________________________________

I. ASPECT TECHNOLOGIQUE
> Histoire : 
Depuis sa naissance en Chine au IIIe siècle avant notre ère jusqu'à aujourd'hui, le papier a vécu une épopée remarquable à travers un itinéraire le conduisant d'Asie en Orient, puis d'Orient en Occident. L'invention du papier en Chine est datée, par les fouilles archéologiques de ces vingt dernières années, du IIIe siècle avant JC et non de 105 après JC comme il est communément admis [1-1,1-2,1-3]. A cette époque, Caï Lun a cependant contribué à améliorer la technique de fabrication du papier, l'a codifiée et a officialisé le papier comme support usuel de l'écriture[1-4].
Pendant près de mille ans, les pays d'Asie (Chine, Corée et Japon) garderont le secret de sa fabrication jusqu'à ce que les Arabes, après la bataille d'Atlah près de Talas, en 751, l'obtinrent de prisonniers de guerre chinois [1-5]. Le papier, sous produit inattendu de cette bataille, fut d'abord fabriqué à Samarkande. Puis cette invention se répandra jusqu'en Andalousie en passant par Bagdad (793) et Damas, puis au Yémen, en Egypte au Caire (900), au Maghreb, et finalement en Europe via l'Espagne (San Felipe en 1056) et l'Italie (Sicile en 1102 et Fabriano en 1276). En France, le papier ne sera produit qu'au début du XIVe siècle.
Avec l'essor de l'industrialisation de l'imprimerie en Europe à partir du XVe siècle, grâce à l'invention de la fonte des caractères d'imprimerie en série par Gutenberg en 1440, le papier devient "médium universel". Moins coûteux à fabriquer que le parchemin, il s'accommode parfaitement aux besoins d'une production d'imprimés en série. Sa fabrication va alors se moderniser.
Enfin, c'est au XIXe siècle que la fabrication du papier sort du domaine de l'artisanat pour entrer dans l'industrie lourde avec la machine à papier et la pâte à bois. De rare et précieux, il devient abondant et bon marché, ce qui permet un développement important des livres et l'édition de journaux à grands tirages. Au fil du temps, des progrès techniques contribueront à faciliter sa fabrication du papier et à améliorer sa qualité.
Aujourd'hui, loin de faire disparaître le papier, l'informatique, la bureautique et Internet ne font qu'accroître sa consommation. Avec 320 millions de tonnes de papier consommé en 2003 et des prévisions d'augmentation en moyenne de 2,2 % chaque année, les nouvelles technologies soutiennent sa progression.
> Composants
> Fabrication
> Propriétés :

Schématiquement, le papier est analysé suivant trois critères :
les propriétés mécaniques de résistance (traction, déchirure, éclatement, pliage, flexion avec la rigidité statique et dynamique, abrasion, compression, etc.) ;
les propriétés optiques (blancheur, opacité, brillance, etc.) ;
les propriétés de texture (grammage, main, porosité, capacité à transmettre la lumière de manière homogène, perméabilité à l'air et aux liquides, etc.).
L'humidité et la température pouvant influer sur ces quatre types de propriétés, ces dernières sont mesurées dans des atmosphères conditionnées dont les évolutions doivent être connues et modélisées. Dans le même ordre d'idée, les conditions dynamiques d'application des contraintes pour mesurer les propriétés mécaniques doivent être maîtrisées.

Ainsi, le papier ayant le plus souvent un comportement viscoélastique, ses propriétés mécaniques doivent être mesurées à des vitesses parfois très lentes, pour simuler et prévoir, par exemple, le fluage des caisses en carton lorsqu'elles restent longtemps empilées.

Surface d'un papier journal
Surface d'un papier journal Il existe d'autres critères, liés à des usages spécifiques. Ainsi les propriétés électriques des papiers (charge de surface, constante diélectrique) sont de plus en plus souvent contrôlées pour les procédés d'impression comme l'héliogravure (assistance électrostatique), la magnétographie ou la xérographie. Ces propriétés électriques s'avèrent également fondamentales pour les cartons utilisés dans les transformateurs de courant électrique aux sorties des centrales nucléaires qui travaillent à des tensions de plusieurs centaines de milliers de volts.
b) Les propriétés du papier.

Généralement, une feuille de papier est définie en 3 grandes propriétés:

- Mécanique de résistance : c’est-à-dire tout ce qui touche à la solidité du papier (pliage, compression, frottements, déchirure, coupage…)

- Optique : cette propriété concerne l’esthétique de la feuille (blancheur, brillance..), elle pourra varier en fonction de l’utilisation finale de la feuille.

- Texture : cette propriété fait référence au toucher de la feuille, sa « matière ». Cela concerne donc sa porosité, son grammage, sa perméabilité aux liquides…

A sa sortie d’usine le papier est testé dans des conditions spécifiques qui doivent être maîtrisées. Ainsi, l’humidité et la température qui influent sur les propriétés citées précédemment, sont mesurées dans des atmosphères conditionnées. Le papier ayant souvent un comportement viscoélastique, c’est-à-dire qu’il est constitué de polymères subissant des déformations constantes sous l’influence de contraintes comme le fluage, ses propriétés mécaniques sont mesurées à des vitesses parfois très lentes.

Par ailleurs les propriétés d’optiques et de surfaces sont fortement influencées par les charges minérales.

Ce sont les fibres qui contribuent à la structure de la feuille, c’est donc à une échelle minuscule que se définissent les propriétés du papier. Cela commence avec la longueur des fibres, qui dépendent du type de bois utilisé. Par exemple les fibres de bois résineux sont plus longues (2.5mm) que les fibres des feuillus (1mm) elles seront donc destinées aux papiers d’emballages, pour lesquels on recherche une certaine résistance. Ces fibres sont constituées d’une paroi de micro fibrilles de cellulose, qui modifie sa structure pendant le processus de fabrication de la pâte à papier et du recyclage de cette dernière qui redonne aux fibres leurs propriétés initiales.

Les propriétés d’optique et de surface peuvent aussi dépendrent des adjuvants minéraux tels que le kaolin, le carbonate de calcium naturel ou précipité, le dioxyde de titane, le talc. Les dimensions très réduites de ces objets (souvent inférieur à 5 microns) nécessitent des agents de rétention et de floculation pour les retenir dans la feuille de papier, une fois introduits dans la masse.


> Mises en oeuvre possibles
II. USAGES
> Usages courants
1. L'usage du papier

L'utilisation du papier ne s'est pas limitée aux activités de la transmission des idées et des savoirs avec les moines copieurs, ou de l'enregistrement des transactions commerciales.
Dès 969, elle prend un rôle ludique avec la xylographie (impression au moyen de bois gravé) employée en Chine pour la fabrication de cartes à jouer
A la même époque en Egypte, les commerçants du Caire emballent leurs produits dans du papier et ce au plus grand étonnement des voyageurs
Aujourd'hui, on utilise plus le papier dans le secteur de l'impression, où le papier se décline pour usages multiples depuis les cartons, boites, sachets, prospectus, magazines, journaux, fax, photocopies, sorties d'imprimantes et bien d'autres encore. La demande en papier n'a jamais été aussi forte. Sa consommation continue de progresser et devrait doubler dans les cinquante années à venir. Parmi ses nombreux usages, on peut établir la classification suivante :
Papier graphique : Les papiers graphiques, supports d'impression et d'écriture, sont composés de pâte chimique blanchie, d'un grammage de 60 à 150 g. Parmi eux, on trouve :
- les papiers non-couchés comme les bouffants, les papiers peu denses, les bruts de machine(adaptés à la typographie) et les offsets, calandrés et lissés pour convenir à cette technique ;
- les papiers couchés dont la surface est microporeuse donc fermée par des pigments minéraux. Ils sont idéaux pour l'impression et notamment la quadrichromie.
Papier Journal : Fait de pâte mécanique ou recyclée ou d'un mélange des deux, le papier journal présente un grammage de 40 à 49 g. Il absorbe bien l'encre mais a tendance à jaunir avec le temps.
Papier à usages domestiques : Dans le domaine sanitaire et domestique, la ouate de cellulose est le papier le plus fréquemment utilisé notamment dans la fabrication du papier toilette, essuie-tout, mouchoirs, les serviettes de table …Ces produits sont fabriqués à base de pâte à papier neuve ou recyclée. Ils sont d'un grammage très faible (17 g/m2).
Papier emballage et cartons : Le papier et les cartons plats ou ondulés représentent une grosse part des matériaux d'emballage devant le verre, le plastique, le bois ou le métal. Toutes les pâtes ou mélanges de pâtes interviennent dans leur composition : Kraft, pâte mécanique, pâte recyclée …
Papier sécurisé : Les papiers utilisés pour la fabrication des billets de banque sont des papiers à haute valeur ajoutée. Ils peuvent réagir en cas de falsification.
D’un point de vue économique, le papier présente sans aucun doute le meilleur rapport qualité/prix/utilisation pour l'impression. Il offre tout un panel de possibilités au niveau de ses usages et par ailleurs lorsqu’il est imprimé :
Il n’est pas nécessaire d’utiliser une source d’énergie pour pouvoir le lire ;
La lecture est possible en plein soleil, la nuit à la lueur d’une simple bougie, par-dessus l’épaule du voisin... ;
L’imprimé sous forme de magazines, journaux, livres ou documents est facilement transportable ;
etc.
Quel matériau présente aujourd’hui autant de diversité d’utilisations pour un coût d’usage aussi modique ?
C'est pourquoi, répondre à la question sur l’avenir du papier en tant que support d’impression conduit à considérer les supports de l’écrit dans leur globalité et par conséquence à s’interroger sur les fonctionnalités de l’écrit.
L’écrit correspond à la représentation de la pensée par des signes conventionnels. C’est un moyen de :
transmettre des connaissances, des idées et des savoirs ;
communiquer (assurer un lien entre des personnes distantes) ;
sauvegarder et archiver. En effet, alors que la mémoire ne dure que le temps de la vie d’un être humain, l’écrit lui survit indépendamment du support sur lequel il se retrouve.
Le papier véhicule donc l'essentiel des échanges intellectuels de notre temps. Cependant au cours des millénaires, les supports de l’écrit n’ont pas cessé de se métamorphoser pour s'adapter aux exigences de l'histoire. Cette évolution des supports physiques de l'écrit s'est accompagnée d'une modification de la forme des documents. Comprendre notre relation à l'écrit à travers un voyage dans l'histoire des supports nous permet d de mieux appréhender l’avenir du document imprimé. En effet, les nouvelles technologies de l’information ne représentent qu'une étape dans cette fascinante saga de l’évolution de l'écrit.

> Références de designers employant le matériau pour ses qualités (3 références avec analyse)
REFERENCES

Piao Paper Chair, de la série « future traditions », de Innovo Design (Zhang lei, Christoph John et Jovana Bogdanovic), 2011, papier et pieds en bois massif

C'est en visitant un visitant un village du Yuhang que Zhang Lei découvre la production artisanale d'ombrelles en papier. La technique des collages en couches de feuilles menace de disparaître, et c'est avec le collectif Innovo Design, que Zhang décide de réhabiliter les compétences des artisans sur de nouveaux produits domestiques. Les couches de papier sont combinées jusqu'à ce que la chaise soit assez fort qu'on puisse s'asseoir tout en gardant sa souplesse pour nous fournir une chaise confortable. Le papier est fabriqué à la main, riche en fibres naturelles (telle que le riz présent dans le papier traditionnel yuhang) qui donnent la force à supporter une personne.

Piao Paper Chair
2011
de Innovo Design ( par les designers Zhang lei, Christoph John et Jovana Bogdanovic ) Founded by Zhang Lei in 2004, INNOVO is a Hangzhou-based product design collective that design simple products which embody various aspects of traditional Chinese culture, whilst also focusing on sustainability and the environment. Last month, INNOVO exhibited as part of Wuhao @ The Teahouse, Beijing Design Week 2011 and were also recently awarded the 2011 IF Product Design Award.En visitant un village du Yuhang, Zhang Lei découvre la production artisanale d’ombrelles en papier. Tombée en désuétude, la technique des collages en couches de feuilles menace de disparaître. Avec le collectif Innovo, Zhang décide alors de réhabiliter les compétences des artisans sur de nouveaux produits domestiques, comme des lampes ou des chaises… Les couches de papier sont combinées jusqu'à ce que la chaise soit assez fort qu'on puisse s'asseoir tout en gardant sa souplesse pour nous fournir une chaise confortable. Le papier est fabriqué à la main, il est riche en fibres naturelles qui donnent la force à supporter une personne. Les papiers sont modelés avec le papier traditionnel yuhang utilisé pour fabriquer des ombrelles,  papier qui avait disparu des traditions depuis plus de cinquante ans. 
‘future traditions’ by lei + christoph + jovana
recent design school graduates zhang lei, christoph john and jovana bogdanovic have collaborated to create ‘future traditions’, a series of organic and minimalistic objects that are modeled after techniques associated with traditional yuhang paper umbrellas. on show at salone satelitte at salone del mobile, the collection comes after an extensive investigation into the techniques and processes of the art form, which disappeared from society over fifty years ago. for two months, the trio lived and worked with four craftsmen who specialize in the production of the umbrella’s, using their techniques and learning from their experiences. resulting are, ‘piao’, ‘xuan’ and ‘wu’ three new designs that transfer the details, materials and function embedded in the traditional roots of the craft. mimicking the way the paper umbrella’s are made, ‘piao’,  features a body made entirely from layers of glued paper. at once organic and textural, the chair combines square sheets of natural paper until it is strong enough to sit on. frayed edges created from the loose ends of paper contrast the otherwise smooth and contoured body and add an additional element of interest. 
   altering the attributes of bamboo is ‘xuan’, a light that uses finely shredded slices to create a piece with great form and movement. chaotic but soft in its appearance, the curving pendant begins as a solid branch of bamboo – a material used for the handle and structural support of paper umbrella’s – and quickly unravels into a storm of fluttering and malleable strings. 
  highly reminiscent of the paper umbrella is ‘wu’, a lamp that follows that same philosophies and utilizes the same materials as the traditional umbrella. a bamboo frame is draped with soft and flowing rice paper, that appears to be slightly blowing in the wind. underneath, an intricate system of undulating supports is exposed and contrasts both the colors and textures of the thin paper shade. 


Origami Couture, Diana Gamboa et Luis Fernando Bohorquez,
16 février 2011, premier jour de Bogota's International Fashion Week ( Colombie )

Issues des passions de ses parents (origami et textile), Diana Gamboa réinterprète l'origami, un art japonais traditionnel, qu'elle applique dans le domaine de la mode. Elle a crée son propre papier (recyclé), pour tenter de pousser les limites techniques du papier pour en tirer l'essence de chaque opération. La lumière permet un jeu d'ombres, et donc des nuances d'ombres. La bonne opacité du papier permet qu'on puisse garder la pudeur du corps. Ces plissés permettent d'accentuer le mouvement des vêtements, et les découpages créent des robes orignales aux formes et aux effets uniques.

Origami Couture, Diana Gamboa & Luis Fernando Bohorquez
2012
Gamboa est une artiste colombienne qui crée de magnifiques robes, fabriquées en papier.
Elle a baigné dans la passion des arts de ses parents : Elle réinterprète l'Origami, un art japonais traditionnel, qu'elle applique dans le domaine de la mode. Elle a crée son propre papier (recyclé), pour tenter de pousser les limites techniques du papier pour en tirer l'essence de chaque opération.
.Another of Diana Gamboa and Luis F Bohorquez's paper creations is displayed in Bogota. 16 February 2011: A model presents a paper creation by Colombian designers Diana Gamboa and Luis F Bohorquez during the first day of Bogota's International Fashion Week.. Modèle en papier par les designers colombiens Diana Gamboa et Luis F. Bohorquez lors de la première journée de la Semaine internationale de la mode de Bogota.


Flight, Calvin Nicholls,
5-9 mars 2013, Woodson Art Museum, Wausau, Wisconsin ( Etats-Unis )
Le canadien Calvin Nicholls crée des sculptures en papier depuis 1986 , et a produit plus de 500 pièces dans le cadre de sa collection zoo papier. Chaque œuvre d'art varie, mais certains cas ont pris jusqu'à deux ans. Il n'utilise seulement que des croquis sur des calques, puis avec des feuilles A4, il apporte la vie à de nombreuses créatures exotiques en 3D. Il découpe à la main ses morceaux, puis les colle. Des couches se forment et cette accumulation de collage crée des sculptures inimaginablement réelles.

Flight, Calvin Nicholls, 2013
Ces étonnantes images sont les sculptures de l’artiste et l’animal amateur de Nicholls Calvin, qui en utilisant rien mais feuilles de format A4 apporte à la vie de nombreuses créatures exotiques, y compris des lions, des pandas et des zèbres dans le cadre de sa collection zoo papier.L’artiste canadien Calvin Nicholls crée des sculptures en papier incroyablement complexes et réalistes. Il a commencé à expérimenter avec des sculptures en papier dans les milieu des années 80 (1986) et depuis lors, a produit plus de 500 pièces. Chaque œuvre d’art peut lui prendre environ quatre semaines pour produire et, dans certains cas ont pris jusqu’à deux ans.
Canadian paper sculptor Calvin Nicholls lead programs for all ages and demonstrated how he creates his eye-popping, three-dimensional artworks by cutting paper and using light and shadow during his artist residency, March 5-9, 2013, at the Woodson Art Museum, Wausau, Wisconsin.

Commentaires